Archives de l’association Pandemonium, Reims, netgoth.info
Entretien avec Bonzo, Cinema Strange
1. D’après votre site web, vous vous considérez comme des « élitistes batcave ». Concrètement, que cela signifie-t-il en 2002 ?
Bonzo : En fait, je ne suis pas vraiment proche de cette référence. Le terme « Batcave » a été utilisé de temps à autre, et je pense qu’il est toujours apparu dans le sens où Cinema Strange a beaucoup du même esprit que celui qui a conduit certains groupes britanniques à être comparés ou associés à la scène batcave de Londres au début des années 80. Cinema Strange s’est parfois illustré en ayant appelé les démons de ce temps pour les placer dans leur atelier musical et artistique.
2. Pourquoi n’avez-vous plus de batteur ?
Bonzo : Cinema Strange utilise un batteur de session de temps en temps. James Ribiat (l’aîné de Mik et de Yellow) et Danny, un ami, nous aident de temps en temps.
3. Le 22 septembre 2002, c’était votre premier concert à Paris. Quelles ont été vos impressions d’ensemble sur le show ?
Bonzo : Tout le monde a aimé Paris. Les gens étaient merveilleux. Le groupe a quand même regretté de ne pas avoir eu la possibilité d’en faire plus pour le spectacle, mais cela s’est bien terminé, je dirais.
4. Qu’écoutez-vous en ce moment ?
Bonzo : Ici, aux quartiers généraux de Cinema Strange, nous écoutons exclusivement les parasites des hautes fréquences de la radio et des disques d’effets sonores.
5. Et il y a dix ans ?
Bonzo : Les parasites des basses fréquences de la radio et des disques d’effets sonores.
6. Pouvez-vous nous raconter la genèse du groupe ?
Bonzo : Le groupe a commencé en étant une bande de spécialistes hautement qualifiés en combat qui ont vendu leurs compétences sur le marché libre, en général aux guérilleros sud-américains. Cependant, lors d’une visite diplomatique peu habituelle survenue en Suède en 1923, au nom du cartel colombien de Marcon, le groupe fut invité à effectuer quelques interprétations musicales de leurs diverses et glorieuses campagnes. Les ballades furent si bien reçues que cela inspira le groupe à développer les aspects musicaux de leur collectif, ce qui a amené Cinema Strange à se concentrer principalement sur la musique.
7. Quelle est votre drogue favorite (ce que vous voulez…) ?
Bonzo : Le Cinema Strange Project ingurgite de temps en temps de l’aspirine.
8. La langue française est presque omniprésente dans vos samples. D’où vous vient cet engouement pour notre langue ?
Bonzo : Nous utilisons différentes langues quand c’est approprié, ou quand c’est justifié. En plus du Français, nous avons complété nos efforts avec des expressions de sumérien et de cantonais.
9. Vous semblez apprécier le vieux cinéma, muet et expressionniste. Pouvez-vous me donner quelques exemples des films que vous préférez ?
Bonzo : Nous apprécions tous une grande variété de films, cela va des travaux muets et expressionnistes aux films modernes tels que les œuvres de Caro et de Jeunet. Je pense qu’il vaudrait mieux nous demander quelle sorte de films nous n’aimons pas, et je pourrais vous dire que les documents-drames mandchouriens du début du vingtième siècle sur les poissons contagieux seraient en tête d’affiche.
10. Quelles sont vos prochaines dates de concert en Europe ?
Bonzo : Cinema Strange va encore probablement envahir l’Europe en été 2003, et si tout va bien, avec un batteur de session.
11. Lucas le chanteur a un timbre de voix particulier. Est-ce un don de la nature ou y a-t-il quelques efforts derrière ?
Bonzo : Peu importe comment est sa voix, c’est naturel. Bien que je suspecte qu’il ait parfois influencé la carrure de son chant par l’utilisation d’une ou deux pilules d’aspirine.
12. Nous nageons en pleine renaissance des années 80 actuellement. La scène batcave/deathrock des USA suit-elle la vague ou êtes-vous des curiosités à part entière ?
Bonzo : Je pense que quoi que la scène fasse, Cinema Strange sera toujours une curiosité.
13. Et si Dieu existe…
Bonzo : Alors il peut faire un chèque à l’ordre de Cinema Strange. Merci beaucoup pour la discussion, et allez jeter un coup d’œil sur le nouveau site de Cinema Strange.